Dans les atrocités de la seconde guerre

La Seconde Guerre Mondiale est le plus grand conflit planétaire. L’Allemagne occupe en 1942 la plus grande partie de l’Europe, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, la Suisse et la Suède restant des pays neutres au conflit. Cette terrible guerre opposa l’Allemagne, l’Italie fasciste et l’Empire du Japon au reste du Monde.

La guerre 

A la tête de l’Allemagne depuis 1934, Adolf Hitler mène son pays d’une dictature de fer. Presse et radio sont contrôlées avec excès. Les autres partis politiques que le parti Nazis sont interdits, l’enseignement scolaire est revu… : il souhaite imposer et faire appliquer à la règle ses idées avec force et rigidité.

Il crée un service d’ordre pour sa protection appelé la SCHUTZSTAFFEL (SS), il veut donner à son pays une armée forte. Les SS sont aidés par la GESTAPO. Ensemble, ils traquent toute personne opposée à ce régime, les torturent, les exécutent ou les enferment dans des camps de concentration.

Se considérant comme le Führer (guide), il souhaite réunir tous les peuples de race Allemande, pensant que cette dernière est supérieure à toutes les autres, l’appelant la race Aryenne. Hitler déteste au-delà de tout, les Juifs, il les accuse entre autre d’être responsable de la crise économique que vient de traverser l’Allemagne. Dès 1933 en Allemagne les personnes de confession juive sont victimes d’interdictions et de ségrégations : leurs magasins sont pillés, les mariages Juifs/Allemands sont interdits, il leur est interdit de pratiquer certaines professions et de prendre les transports en commun, ils paient un impôt, les écoles Juives sont fermées en 1941… Le 9 novembre 1938, les synagogues sont brulées et des Juifs sont massacrés, (appelé la nuit de cristal). Les personnes handicapées ou homosexuelles sont également persécutées.

Le 1er septembre 1939, l’armée Allemande envahie la Pologne. La France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne. De 1939 à 1940, la Pologne, le Danemark, la Norvège, le Benelux et la France sont battus par l’Allemagne, seul le Royaume-Uni parvient à résister.

Les Français restent derrière la ligne de Maginot (fortification construite le long de la frontière entre la France et la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne et l’Italie) pourtant les Allemands n’attaquent pas, c’est ce qui est appelé « la drôle de guerre ». En 1940, l’offensive Allemande surprend les Français et les attaque en passant par les Ardennes. LA France qui est envahie signera l’Armistice un peu plus d’un mois plus tard. Les Français doivent alors supporter la présence Allemande. Le pays est alors coupé en deux, séparé par la ligne de démarcation : la zone libre et la zone occupé, ceci jusqu’au 8 novembre 1942 où la zone libre est envahie les Allemands et les Italiens.

Le Maréchal Pétain, qui obtient les pleins pouvoirs en France, fait contrôler la presse et la radio, les juifs ne peuvent plus exercer certaines professions et à la suite de sa rencontre avec Adolf Hitler, Pétain commence une collaboration avec l’Allemagne. Dès lors la France livre à l’Allemagne des Juifs étrangers vivant en zone libre.

Les camps de l’horreur

En 1942, la puissance militaire Allemande est à son apogée, l’idéologie nazie veut que la race Aryenne soit supérieure aux autres et de ce fait selon eux la solution finale est d’exterminer tous ceux qui ne sont pas des leurs afin d’avoir comme ils le disent, « l’espace vital » . Juifs, Slaves, Tziganes, communistes, homosexuels, handicapés sont amenés dans les camps d’extermination, par des trains de la mort. Ils sont enfermés dans des chambres à gaz où ils sont asphyxiés. Pour les « désinfections » les prisonniers sont laissés dehors nus dans le froid, parfois dans la neige ou sous la pluie.

A l’ouverture des portes les cadavres sont dépouillés de leurs bijoux, lunettes, dents en or, cheveux… en somme de tous leurs objets et effets personnels précieux (qui doivent servir à l’industrie allemande). Puis, ils sont brûlés dans des fours crématoires ou enterrés dans des fosses communes.

D’autre sont vêtus d’un costume rayé, dépouillés de tous leurs effets personnels, ils sont torturés , violentés, sous-alimentés et subissent un travail harassant, …

La Résistance 

Jean Moulin, qui arrive à Londres après s’être procuré les papiers nécessaires, rencontre le Général de Gaulle qui va lui confier la mission de regrouper et placer sous ses ordres des petits groupements existant de Résistance en zone non occupée. Il est parachuté en Provence dans la nuit du 31 décembre 1941 au 1er janvier 1942.

A cette époque la majorité des Français fait confiance au Maréchal Pétain, et les hommes et les femmes qui se sont unis pour lutter contre le régime de Vichy sont peu nombreux. La Résistance est pauvre, désarmée. Ils mèneront des actions comme le sabotage des lignes de chemin de fer, renseignements, presse clandestine, faux papiers, organisation des grèves et des manifestations, le sauvetage des prisonniers de guerre évadés, des réfractaires au travail obligatoire et des Juifs persécutés, cacher des personnes…

Rien ne semblait destiner Jean Moulin à être « le chef de la clandestinité », il s’est pourtant parfaitement adapté à la clandestinité et révéla de nombreuses qualités d’homme d’action. Mais hélas, Jean Moulin était dans l’œil des polices de l’occupant, son identité fut découverte, des personnes de son entourage arrêtées et ses logements repérés. Il déclara «  Je sais que mes jours sont comptés. Je tiendrai tant que je pourrai. »

Trahi, tout comme le chef de l’armée secrète Delestraint, par d’anciens Résistants, Jean Moulin est arrêté lors d’une réunion clandestine le 21 juin 1943. Il sera torturé et décédera sous les coups, sans JAMAIS AVOIR PARLÉ, le 08 juillet 1943.

Je vais vous raconter ici une petite anecdote que m’a contée un ami natif du Tarn :

Un soir, son grand-père qui était dans la Résistance voulu rejoindre sa dulcinée dont il était éperdument amoureux et qu’il n’avait pas vu depuis un moment. N’y tenant plus et bravant, la nuit, le froid, les interdits et surtout le danger car il avait les sacoches de sa mobylette pleines de tracs de la Résistance. Il prit la route en direction d’un village situé à quelques kilomètres. En route il se heurte à un barrage de police, se disant que ce coup-ci avec le type de bagages que contenaient ses sacoches… il était bon… D’autant plus, qu’il lui était impossible de faire demi-tour ou de fuir. Quelques personnes étaient devant lui, subissant, comme il allait devoir le faire, le contrôle. Au moment où ce devait être à son tour, une grosse détonation se fit entendre non loin et les policiers chargés du contrôle partirent précipitamment, le laissant sur place sans le contrôler avec sa mobylette et les tracs qu’elle contenait. Il épousa sa dulcinée à la fin de la guerre et ensemble ils auront, entre autre, X, papa de mon ami G …

Récit de mon amis G.V

Le village Martyr: Oradour-sur-Glane 

Ce 18 juin 1944, les SS ont préparé et appliqué un plan diabolique qui raya le village d’Oradour de la carte. Ce massacre a fait 642 victimes dont la plus jeune était âgée de 8 jours. Les SS ont tout pillé, brulé, supprimant tous les témoins de leur sauvagerie. Lors de la guerre, 168 hommes de la commune sont mobilisés, 113 rentreront dès l’Armistice. Oradour a accueilli des réfugiés Mosellans, dont 39 périront dans le drame. Une femme et cinq hommes ont pu fuir échappant ainsi à cette tuerie inqualifiable.

Oradour-sur-Glane était un petit bourg du limousin non loin de Limoges. Aux abords de la rivière de la Glané, le village, avait de par sa situation géographique et ses commodités tout pour que la vie s’y déroule avec calme et sérénité. Il s’y trouvait trois écoles (filles, garçons, et enfantine appelé aujourd’hui maternelle), des commerces où chacun pouvait trouver ce qu’il désirait, les cafés-hôtels, et tous les corps artisant que l’on peut imaginer à cette époque (café, sabotier, coiffeur, forgeron, garagiste..). L’église était renommée pour sa superbe voûte en ogives. Oradour était relié à Limoges par un tramway, la liaison se faisait plusieurs fois par jour, il permettait à beaucoup d’habitants d’Oradour d’aller travailler à Limoges.

En ce 10 juin 1944, le commandant Adolf DICKMAN convoqua le lieutenant Kleiss de la Gestapo ainsi que quatre miliciens pour mettre au point un plan d’attaque qui allait détruire Oradour. Cette réunion s’est déroulée à Saint Julien, commune proche d’Oradour-sur-Glane. Le convoi du 1er bataillon du 4e régiment appartenant à la division blindée SS Das Reich prend la route vers 13h30. Au lieu-dit « Bellevue », le lieutenant KAHN, fit stopper le convoi et le sous-lieutenant BARTH en profita pour dire à ses hommes  » Aujourd’hui, vous allez voir couler le sang ». Il est donné comme ordre aux soldats de ratisser les environs et d’amener à Oradour toutes les personnes qu’ils trouvent.

Robert HÉBRAS, survivant de ce génocide était âgé de 19 ans lorsque a vie à basculé dans l’horreur .

Le convoi entra par Oradour vers 14h au niveau du pont qui enjambe la Glane, duquel les soldats commencent à encercler le village, alors que des véhicules d’allemands traverse le village pour aller à la sortie de l’autre côté. Les SS se dispersent et rentrent dans les maisons pour en faire sortir les habitants pour leur demander de se réunir sur le Champs de Foire en donnant comme prétexte un contrôle d’identité. Pendant ce temps, le reste des SS, finissait d’encercler le village, évitant ainsi tout risque de fuite. Le plan mis en place par les SS fonctionnait à merveille et le piège se refermait comme prévu sur les villageois .

Alors que vers 14h30 la population se réunissait sur le Champ de Foire, les civils des villages voisins (récupérés sur la route) descendaient des véhicules allemands. Une fois que les véhicules avait déchargés les personnes, ils repartaient pour aller en chercher d’autres…

Les soldats avaient encerclé la place et avaient installé des mitrailleuses braquées sur la population. A cet instant là, selon les témoignages notamment celui de Robert HÉBRAS, rescapé, la population n’était pas particulièrement inquiète, les villageois discutaient entres eux ils ne trouvaient pas anormale la présence des mitrailleuses car ils étaient toujours en temps de guerre malgré le débarquement qui avait eu lieu quelques jours plus tôt, puis on leur avait dit que c’était pour un simple contrôle d’identité... Rien ne laissait encore présager le déroulé machiavélique des Allemands. Les SS s’étaient rendus dans les écoles afin de demander aux instituteurs d’amener les enfants sur la place. Lorsque les enfants arrivèrent au Champ de Foire, l’angoisse commençait à se lire dans les yeux des mères qui cherchaient leurs enfants des yeux.

Puis vers 15h les soldats demandèrent aux villageois de se séparer : les hommes d’un côté et les femmes et les enfants de l’autre, de cet instant Robert HÉBRAS raconte:

« Cette manœuvre de séparation me surprit. Je voulu revoir ma mère et mes sœurs. Lorsque je les aperçus, leur regard était déjà posé sur moi. Ma mère esquissa un semblant de sourire et dans ses yeux que je n’oublierai jamais, j’y ai lu de la pitié, de la révolte, de la peur et surtout une angoisse incommensurable qui ont fini par lui embuer ce regard plein d’amour. A cet instant, je fus bousculé pour aller m’aligner au mur avec tous les hommes. »

Dans le même temps, un ordre fur donner d’amener les femmes qui prirent le chemin de la sortie du bourg, c’est du moins ce que tous s’imaginaient. En effet tous ignoraient que ces soldats étaient des SS, certains s’exprimaient très bien en français. L’un d’eux demanda alors qui était le maire et ce dernier suivi l’officier. Il s’absentèrent un court instant et à leur retour l’officier SS demanda au maire de désigner des otages, ce qu’il ne fit pas mais dit qu’il se proposait personnellement comme tel et qu’il n’avait cas désigner lui-même les autres. Les homme n’avaient pas saisi la gravité des propos… Ce même officier déclara qu’ils avaient connaissance d’un dépôt d’arme à Oradour et qu’ils allaient perquisitionner avant de relâcher toutes les personnes non concernées.

Vers 15h30 , comme l’attente était longue les hommes s’était assis sur le trottoir, puis un officier SS s’avança vers eux et leur ordonna de se lever, se taire et de se positionner face au mur. Puis les homme firent divisé en six groupes inégaux. Celui de Robert Hébras comptait environ une soixantaine de personnes et les groupes prirent des directions différentes sous l’ordre des allemands. Un groupe dans la grange Milord, un dans la grange Desourteaux, un dans la grange Bouchoule, un dans la remise Beaulieu, un au Chai Denys , et le dernier, groupe de Robert Hébras, la grange Laudy où chaque groupe dut attendre dans la chaleur et le silence. Les soldats avaient, dans chacun de ces lieux, installé des mitrailleuses derrière lesquelles ils s’étaient postés .

Circuit des victimes du Champ de Foire aux lieux de supplice.

Robert HÉBRAS raconte dans son livre :

« 16h . Soudain, j’entendis une explosion, probablement celle d’une grenade. A se signal, les soldats allongés derrière les mitrailleuses ajustèrent leur position et tirèrent. Dans un vacarme assourdissant et une odeur de poudre, tous les hommes tombèrent les uns sur les autres. Les cris de douleur, la chaleur, l’odeur de sang mêlée à celles du foin, de la poussière et de la poudre transformèrent cette grange en enfer. Je ne réalisais pas ce qu’il se passait.

Tout se déroula vite et, lorsque les mitrailleuses se turent, des plaintes, des gémissements et des cris montèrent de l’amas de corps brisés. J’avais plusieurs hommes sur moi. J’avais soif. je ne savais même pas si j’étais blessé. Je sentis quelques chose de chaud et de gluant couler sur ma main. Je restai figé, comme mort. J’entendis des pas. C’était ceux des soldats sur nos corps pour achever les survivants . J’ai senti un pied sur mon dos, je ne bougeai pas. Certains avaient le sursaut de la mort au moment de grâce. Que ce fut long ! A quand mon tour ? Un de mes camardes avait la tête sur mes cuisses, il reçut le coup de grâce et la balle me blessa légèrement. Je ressentis la douleur, mais elle était comme lointaine. J’avais peur et grand soif, mes blessures commençaient à me faire mal et ces voix brutales que j’entendais, que disaient-elles ? On nous couvris de foin et de fagots, et le feu y fut allumé. Étais-je le seul survivant ?

La progression de l’incendie fut rapide. J’ai résisté le plus longtemps possible en me protégeant avec les corps de ceux qui avaient déjà rendu le dernier souffle. Je n’ai pas entendu les Allemands partir. Quand le feu me gagna, je me dégageai avec difficulté, pour sortir de ce brasier, persuadé d’être abattu immédiatement. Ma surprise fut grande de me trouver encore vivant. Je me dirigeai vers une petite porte au fond de la grange que j’ouvris. Elle donnait sur une courette sans issue. Je revins sur mes pas en évitant le feu qui se généralisait pour me diriger vers une autre porte en face. Elle donnait sur une étable obscure. J’aperçus une ombre à l’opposé. Je la refermai, effrayé et gagnai une autre cour car j’ignorai si l’ombre aperçue était celle d’un Allemand ou d’un Français. J’entendis des voix. Je m’arrêtai pour écouter. C’était des Français à l’accent limousin. Je m’avançai malgré tout avec prudence et je vis quatre de mes camarades : Marcel DARTHOUT , Yvon ROBY, Clément BROUSSAUDIER et Mathieu BORIE. Sur les cinq nous étions trois blessés. Mais où aller ? Le feu gagnait et la cour où nous étions était, elle aussi, sans issue. La panique nous reprit. Mathieu BORIE qui était maçon de métier, s’aperçut qu’un mur était mal en point. Pierre par pierre , il fit un trou. Nous nous y glissâmes tour à tour pour déboucher finalement dans une grange.

La soif me torturait. Un vacarme intense s’était emparé du bourg. Les tuiles qui tombaient, les coups de feu tirés ça et là, les explosions causées par les bouteilles de gaz, les cris des assassins rendaient notre équipée épouvantable.

Trois d’entre nous se réfugièrent dans le grenier de la grange; Borie et moi-même étions cachés au sommet d’un tas de fagots. Soudain, la porte s’ouvrit pour laisser entrer deux SS. L’un d’eux monta à l’échelle qui se trouvait entre le tas de fagots et le grenier. Il n’était pas à un mètre de nous. Il craqua une première allumette qui s’éteignit aussitôt, la seconde fut la bonne. La paille de haricots sous laquelle mes trois compagnons avaient trouvé refuge, s’embrasa rapidement. Le soldat redescendit et, avant de sortir, ils tirèrent des balles incendiaires dans le toit de la grange qui s’enflamma aussitôt.

Après avoir attendu le maximum de temps, le feu nous chassa de nos cachettes. La porte de la grange donnait directement sur une cour ouverte sur le Champ de Foire. D’où nous étions, nous aperçûmes deux sentinelles qui faisaient les cent pas sur la route du cimetière. Là, nous attendîmes le plus longtemps possible pour quitter la grange et gagner le premier des trois clapiers qu’il y avait dans la cour. Le feu continuait sa progression et nous contraignit à nous réfugier dans le second, puis le troisième. Il était 19h quand le dernier s’embrasa. Après avoir trompé la vigilance des deux sentinelles, nous nous retrouvâmes libres. Mais quelle liberté !!!…

En ayant terminé avec les hommes, les SS continuèrent leur plan en s’attaquant aux femmes et aux enfants ayant la certitude de ne laisser aucun témoin de cette barbarie. Ainsi Mme ROUFFANCHE seule femme ayant survécu à cette ignominie raconte :  »

« Vers 14h, le 10 juin 1944, après avoir fait irruption dans ma demeure, des soldats allemands me sommèrent de rejoindre le Champ de Foire en compagnie de mon mari, de mon fils, de mes deux filles et de mon petit-fils. Déjà de nombreux habitant d’Oradour y étaient rassemblés cependant que de tous côtés, affluaient encore hommes et femmes, puis les enfants des écoles qui arrivèrent séparément. Les Allemands nous divisèrent en deux groupe: d’un côté, les femmes et les enfants; de l’autre les hommes.

Le premier, dont je faisais partie, fut conduit par des soldats armés jusqu’à l’église. Il comprenait toutes les femmes de la ville, en particulier les mamans, qui entrèrent dans le lieu saint en portant leurs bébés dans les bras ou en les poussant dans leurs petites voitures. Il y avait là également tous les enfants des écoles. Le nombre des personnes présentes peut être évalué à plusieurs centaines. Entassés dans le lieu saint, nous attendîmes de plus en plus inquiets la fin des préparatifs auxquels nous assistions. Vers 16h, des soldats, âgés d’une vingtaine d’années, placèrent dans la nef, près du chœur, une sorte de caisse assez volumineuse de laquelle dépassaient des cordons qu’ils laissèrent traîner sur le sol. Ces cordons ayant été allumés, le feu fut communiqué à l’engin dans lequel une forte explosion soudaine se produisit et d’où une épaisse fumée noire et suffocante se dégagea. Les femmes et les enfants, à demi-asphyxiés et hurlant de frayeur, affluèrent vers les parties de l’église où l’air était encore respirable. C’est ainsi que la porte de la sacristie fut enfoncée sous la poussée irrésistible d’un groupe épouvanté. J’y pénétrais à sa suite et, résignée, je m’assis sur une marche d’escalier. Ma fille vint m’y rejoindre. Les Allemands, s’étant aperçus que cette pièce était envahie, abattirent sauvagement ceux qui y avaient cherché refuge. Ma fille fut tuée près de moi, d’un coup de feu tiré de l’extérieur. Je dus la vie à l’idée que j’eue de fermer les yeux et de simuler la mort. Une fusillade éclata dans l’église, puis de la paille, des fagots, des chaises, furent jetés pêle-mêle sur les corps qui gisaient sur les dalles.

Ayant échappée à la tuerie et n’ayant reçu aucune blessure, je profitais d’un nuage de fumée pour me glisser derrière le maître-autel. Il existe dans cette partie de l’église trois fenêtres. Je me dirigeai vers la plus grande qui est celle du milieu et, à l’aide d’un escabeau qui servait à allumer les cierges, je tentai de l’atteindre. Je ne sais alors comment j’ai fait, mais mes forces étaient décuplées. Je me suis hissée jusqu’à elle, comme j’ai pu. Le vitrail étant brisé, je me suis précipitée par l’ouverture qui s’offrait à moi. J’ai fait un saut de trois mètres. Ayant levé les yeux, je me suis aperçue que j’avais été suivie dans mon escalade par une femme qui, du haut de la fenêtre, me tendait son bébé. Elle se laissa choir près de moi. Les Allemands, alertés par les cris de l’enfant, nous mitraillèrent. Ma compagne et le poupon furent tués. Je fus moi-même blessée en gagnant un jardin voisin. Dissimulée parmi des rangs de petits pois, j’attendis dans l’angoisse qu’on vienne à mon secours. Je ne fus délivrée que le lendemain vers 17h » .

L’église avant le Massacre
L’église après le Massacre

Les SS ont pillé tout le village, ils ont pris tout ce qu’il ont voulu dans les maisons avant de mettre le feu dans chacune d’elle. Ils ont passé la nuit dans une maison à la sortie du bourg ou ils ont, si on en croit les bouteilles trouvées sur place, passé une nuit de beuverie. Ils ont mis le feu à cette maison également avant de partir le dimanche matin. Les premières personnes à rentrer dans le village après ce Massacre y sont entrés le dimanche en début d’après-midi. Aucun mot n’existe pour définir la vision d’horreur qu’ils ont eu. Ils ont été pris à la gorge par l’odeur de chair brulée se dégageant des ruines hurlantes de douleur.

Le feu n’épargna aucune maison ni bâtisse. Il a été établi que tous les hommes, sur les six lieux différents, ont été exécutés en même temps. Tous les rescapés venaient de la grange Laudy. Beaucoup de victimes ont dans un premier temps été blessées aux jambes avant de périr dans d’atroces douleurs par le feu. Tous les témoins de cette barbarie ont été éliminés. Il a été découvert les corps de personnes ayant tenté d’échapper à cette tuerie un peu partout dans le village (puit, four de boulangerie, deux enfants se tenant la main dans le confessionnal..)

Peu de temps après cette atrocité, le Général de Gaulle se rendit sur place et prit la décision de conserver le village tel quel afin de maintenir un devoir de mémoire. Il prit également la décision de reconstruire un second village d’ Oradour à proximité du premier. Neuf an après, le second Oradour était inauguré. Ces habitants voient défiler chaque années plusieurs centaines de milliers de personnes qui viennent visiter le village Martyr.

Un important mémorial à été érigé, dès le parking, on voit l’entrée du nouvel Oradour tandis que l’on aperçoit de l’autre côté les ruines du premier village. Lors de la visite du mémorial, nous sommes conduits à une galerie dans laquelle les portraits photos (il en manque quelques unes) des 642 victimes, ont été mis dans un grand tableau lumineux qui est présent sur l’intégralité du mur. Au bout de cette galerie, nous rentrons dans le village martyr…

Vue aérienne, le champ de foire est marqué d’une croix

Les principales dates

1 er septembre 1939 : L’armée Allemande envahie la Pologne

3 septembre 1939 : La France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne.

10 mai 1940 : Hitler attaque la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et la France, attaquant les français derrière la ligne Maginot en passant par les Ardennes. L’armée Allemande qui a fait des millions de prisonniers poursuit son offensive vers le sud, entraînant l’exode de millions de français.

17 juin 1940 : Le Maréchal Pétain fait ce discours «  c’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat » il insiste et est favorable à ce que la France, qui est envahie, signe l’Armistice, ce qu’elle fait le 22 juin 1940. La mention « République Française » disparait des documents officiels et le gouvernement s’installe à Vichy (en zone libre) gouverné alors par le Maréchal Pétain qui a obtenu les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940. La nouvelle devise de la France est « Travail, Famille, Patrie »

18 juin 1940 : Le Général de Gaulle lance en direct de Londres un appel à la radio pour que le combat continu,  il demande aux militaires, ingénieurs ou ouvriers français spécialistes de l’armement qui se trouvent en territoire britannique, de se mettre en rapport avec lui pour continuer le combat contre l’Allemagne. Il obtient le ralliement des soldats des colonies d’Afrique Noire qui constituent les Forces Françaises Libres, dont l’emblème est la croix Lorraine .

1941 : Dans son appel du 18 juin, le Général de Gaulle avait également dit qu’il pensait que la guerre allait se Mondialiser ce qui sera le cas au cours de l’année 1941, notamment à partir du 22 juin 1941 suite à l’attaque de l’URSS par Hitler.

1er septembre 1941 : Le port de l’étoile jaune est instauré et obligatoire. L’étoile jaune est un morceau de tissu en forme d’étoile de David de couleur jaune avec l’inscription Juifs en son centre. Toutes les personnes âgées de plus de 6 ans et étant de confession juive ont été obligées de la porter en évidence sur leur vêtement du côté gauche dès lors qu’ils sortent en public. Le refus de la porter, même par inadvertance entraine de forte amende, voire même de la détention. Seules les personnes de la zone occupée ont été contraintes de porte l’étoile jaune, même après l’envahissement de la zone libre. Pétain s’opposa au port de l’étoile jaune en zone libre mais il fit apposer le tampon « Juif » sur les papiers d’identité. « Tant que je serai vivant, je n’accepterai jamais que cette ignominie qu’est l’étoile jaune soit appliquée en zone sud » déclara-t-il au grand rabbin Schwartz. Toutefois, une lettre émanant des Allemands, datée du 27 janvier 1943 et conservée au Mémorial de la Shoah, rapporte que l’étoile jaune fut bien introduite en zone sud, sauf dans la zone occupée par l’Italie.

9 septembre 1941 : Jean Moulin rejoint Londres où le Général de Gaulle lui donnera la mission d’être « le chef de la résistance »

Entre le 16 et le 17 juillet  1942, plus de treize mille personnes, sont arrêtées dans Paris et sont amenées et pendant plusieurs jours au vélodrome d’hiver, mais également à Drancy, où elles seront « triées »,  4 115 enfants, 5 919 femmes et 3 118 hommes devront survivre à un véritable supplice, ils n’auront pratiquement pas d’eau ni de nourriture, avec une chaleur étouffante et dans des conditions d’hygiène déplorables. Ils sont ensuite amenés dans les wagons de la mort et dans les camps d’exterminations d’Auschwitz où leur sort est scellé. Cette opération qui concerne essentiellement des juifs étrangers (allemands, autrichiens, polonais, tchécoslovaques, russes) a été menée avec le concours de 9000 policiers et gendarmes français sur ordre du gouvernement de Vichy. En tout, 13 152 Juifs sont arrêtés, un nombre indéterminé de Juifs, prévenus par la Résistance ou bénéficiant du manque de zèle de certains policiers, parviennent à échapper à la rafle. Il est difficile de connaître véritablement les modalités des actions qui ont permis à certains d’échapper à la rafle. Cette rafle représente à elle seule plus du quart des 42 000 Juifs envoyés de France à Auschwitz en 1942, dont seuls 811 reviendront chez eux après la fin de la guerre. Selon les archives, le nombre de personnes arrêtées s’élève à 13 152. C’est ce nombre qui est gravé sur la stèle commémorative située à l’emplacement du vélodrome. Sur les 13 152 arrêtés, il y a 4 115 enfants. Moins de cent adultes et aucun enfant ne survit à la déportation vers Auschwitz.  Seuls quelques enfants, comme Joseph Weismann (qui s’échappe du camp de Beaune-la-Rolande avec un camarade) ou Annette Muller et son frère Michel (dont le père arrive à corrompre un policier du camp de Drancy, pour les faire sortir), survivent à la rafle.

11 novembre 1942 : La zone libre est occupée, l’Allemagne et l’Italie occupent tout le territoire français. L’Allemagne fait des prisonniers de guerre qu’elle utilise pour aller travailler, elle oblige les civils à venir travailler en Allemagne et toute personnes contre ce régime est pourchassée, elle réquisitionne les matières premières et les denrées.

21 juin 1943 : Dans une petite ville de la banlieue de Lyon, Jean Moulin se fait arrêter par la Gestapo lors d’une réunion du conseil National de la Résistance.

08 juillet 1943 : Après son arrestation près de Lyon, Jean Moulin est amené à Paris, puis à Berlin où il n’arrivera jamais. Jean Moulin meurt sous les coups dans le train qui le transporte en Allemagne sans jamais avoir parlé sur tout ce qu’il savait de l’organisation de la Résistance. Il repose aujourd’hui au Panthéon.

06 juin 1944 : Le débarquement des forces alliées Américaines et Britanniques, sur les plages normandes, permet  d’apporter renfort et ravitaillement à la France.

09 juin 1944 : Après avoir raflé les hommes de 16 à 60 ans, les SS et des membres du Sipo-SD vouent 120 habitants de Tulle à la pendaison, dont 99 sont effectivement suppliciés. Dans les jours qui suivent, 149 hommes sont déportés à  Dachau, où 101 perdent la vie. Au total, les crimes de la Wehrmacht, de la Waffen-SS et du Sipo-SD font 218 victimes civiles à Tulle.

10 juin 1944 : Le massacre d’Oradour-sur Glane est la destruction d’un village tout entier et de l’assassinat de ses habitants (643 victimes) par un détachement du 1er bataillon du 4e régiment appartenant à la division blindée SS Das Reich qui la veille ont commis les ignominies de Tulle. (Voir chapitre consacré)

25 août 1944 : La libération de Paris a commencé le 19 aout 1944 et c’est terminé le 25 aout. Elle met un terme à 4 années d’occupation. Charles de Gaulle qui est arrivé le 25 déclare « Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! »

27 janvier 1945 : Libération de Auschwitz l’armée rouge pénètre dans le camps vers 15h et à la suite de combats ils libèrent environ 7 000 déportés ayant survécus. Plus d’un million de victimes ont péri dans ce camp de concentration nazi, l’armée rouge découvrira 600 corps de détenus exécutés pendant la libération du camp. Le 27 janvier est devenu la Journée internationale consacrée à la mémoire des victime de l’Holocauste.

29 avril 1945 : Libération du camp de Dachau qui à été le premier camp de concentration Allemand et créé en 1933. Les prisonniers de Dachau sont des personnes affectées au travail obligatoire

30 avril 1944 : C’est dans son bunker de la chancellerie de Berlin qu’Adolf Hitler se suicide par arme à feu, tandis que sa maîtresse qu’il a épousé la veille Eva Braun s’empoisonne à l’acide cyanhydrique. L’identification de sa dépouille est cependant controversée.

05 mai 1945 : Libération de Mauthausen crée en 1938, ce camp est le dernier camp qui est libéré. Les prisonniers de Mauthausen sont jusqu’au début de 1940 et pour la majorité des socialistes, des communistes, des anarchistes, des homosexuels, des Roms d’origine allemande, autrichienne et tchécoslovaque. Les Témoins de Jéhovah furent également internés, car ils refusaient la conscription. De nombreux républicain espagnols qui avaient fui Franco y furent transférés pendant la guerre ces derniers portaient sur leur uniforme rayés un triangle bleu marqué le la lettre S signifiant Spanier. Certains ont reçus des numéros de personnes mortes.

7 et 8 juin 1945 : C’est le 7 mai 1945, à 02 h 41, que la reddition de l’armée allemande est signée à Reims. L’acte est signé militairement et cela provoque la colère de Staline qui souhaite que l’acte de capitulation de l’Allemagne soit signé à Berlin. Ses exigences sont honorées et l’acte est signé une seconde fois le 8 mai à Berlin.

N’oublions pas toutes ces victimes de la Shoah, tous ces soldats qui ont combattu, ces civils qui ont RÉSISTÉ…

«  LE MOT RÉSISTER DOIT TOUJOURS SE CONJUGUER AU PRÉSENT »

« ILS SONT MORTS POUR QUE NOUS VIVIONS LIBRES »


Je voulais préciser qu’il y a des sujets comme, entre autre la collaboration, le maquis.. qui n’ont pas été évoqués cette fois-ci. La seconde guerre, cette terrible seconde guerre Mondiale est tellement importante, comporte tellement de faits que je n’ai pas pu tout mettre en un seul article.

Les films à voir :

  • La rafle
  • Elle s’appelait Sarah (également en livre)
  • Un sac de bille (également en livre)
  • Le photographe de Mauthausen

Sources et outils :

  • Frise de 1939 à 1943 à télécharger (au format PDF)
  • Frise de 1944 à 1945 à télécharger (au format PDF)
  • La frise chronologique : l’outil de Célia
  • Livret n° 184 Le petit Guide. La Seconde Guerre Mondiale. Edition Aedis
  • 10 juin 1944- Le drame heure par heure- Robert Hébras Rescapé de la grange Laudy – Les chemins de la Mémoire Editeur
  • Pages Wikipédia
  • Encyclopédie «  La France contemporaine » librairie J Tallandier.
  • « Les Français sous l’occupation en 100 questions » F. Grenard avec Jean Pierre Azéma. Edition France Loisirs
  • Encyclopédie « Les grands évènements de l’histoire du monde » J. Marseille et N L Dagen. Editions France Loisirs
  • 10 juin 1944 –  Le drame heure par heure – Robert Hébras rescapé de la grange Laudy Edition Les chemins de la mémoire.
  • Photos privées.
  • Vidéos Youtube.

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Deux jeunes femmes, l'une dans le sud-ouest l'autre dans le sud-est de la France, avec une passion commune : la généalogie ! Le nez dans les archives et les anciens journaux ! Sans oublier la tête plongée dans les livres d'Histoire en tout genre ! Curieuses et Sherlock sur les bords, nous voilà parties depuis quelques années sur l'histoire de nos ancêtres...

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Cet article a été écrit par Alexandra

"Telle est la génération des générations: une génération s'en va, une autre génération vient. Il en est des hommes comme des feuilles d'un arbre, feuilles de l'olivier, du laurier, ou de tout arbre qui conserve toujours son manteau de verdure. Ainsi la terre porte les hommes, comme un de ces arbres porte des feuilles; elle est couverte d'hommes dont les uns meurent, dont les autres naissent pour leur succéder. L'arbre a toujours sa robe éclatante de verdure; mais vois au-dessous combien de feuilles sèches tu foules aux pieds."
Saint-Augustin, Psaume 101

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Par : Eugénie Marec | Le 12 mai 2021 à 17h33

Magnifique travail, bravo à vous.
Nous voyons ici, les terribles souffrances des nôtres.
L’humanité qui devient inhumaine, féroce et sanguinaire.
Les hommes sont capables du meilleur, mais tellement du pire.
Ne laissons jamais oublier notre histoire, elle est absolument nécessaire pour nos descendants et vous avez entrepris là, un travail gigantesque et si difficile…
Je sais de quoi, je parle, les longues recherches, les témoignages difficiles à avoir, car l’horloge tourne et un jour, nous ne pourrons plus savoir.
Pour l’avenir, il est nécessaire de connaître le passé.

Par : Alexandra | Le 12 mai 2021 à 20h25

Bonjour Eugénie, Merci infiniment pour votre commentaire qui nous encourage dans notre démarche et nous va droit au coeur.
Au plaisir.
Alexandra

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