Quand on commence à creuser son arbre généalogique, une question revient souvent :
“Mais pourquoi mes ancêtres ont-ils quitté leur terre natale ?”
Dans certaines histoires familiales, les migrations occupent une place centrale, parfois oubliée, parfois encore vive dans la mémoire collective. Pour ma part, ce sont mes arrière arrière-grands-parents siciliens, originaires de la petite île de Favignana, au large de la Sicile, qui ont entamé ce mouvement. D’abord vers la Tunisie, puis vers la France. Et leur parcours, loin d’être isolé, est emblématique de nombreux destins européens entre le XIXᵉ et le XXᵉ siècle.
La migration n’est pas une nouveauté moderne : depuis toujours, les humains bougent.
Au fil des siècles, les causes sont nombreuses et souvent entremêlées :
Dans le cas de mes ancêtres, l’exode sicilien vers la Tunisie s’inscrit dans un vaste mouvement migratoire italien vers l’Afrique du Nord au XIXᵉ siècle, lorsque la Tunisie était encore un protectorat français. Ils y cherchaient une vie meilleure, du travail, une stabilité qu’ils ne trouvaient plus sur leur île natale.
Favignana, mon point de départ familial, est une île belle mais difficile. Peu de terres cultivables, peu de perspectives économiques. Comme des milliers de Siciliens, mes aïeux ont décidé de traverser la Méditerranée vers la Tunisie, attirés par les promesses de terres à cultiver, de chantiers, de débouchés artisanaux et commerciaux.
Mais après quelques décennies, certains ont repris la route vers la France, surtout après la décolonisation. Le contexte politique tunisien devenait incertain, et la France avait besoin de main-d’œuvre. Beaucoup d’Italiens, installés de longue date en Afrique du Nord, ont alors fait le “dernier saut” vers l’Europe continentale, s’installant dans les Bouches-du-Rhône, dans le Gard ou encore en région lyonnaise.
1. Consultez les actes de naissance, mariage et décès
Ils donnent souvent des indices de lieux de résidence, de déplacements et d’origines. Un acte de mariage à Tunis, un enfant né à Marseille : autant de jalons à relier.
2. Étudiez le contexte historique de la région d’origine
Une crise économique, un tremblement de terre, une guerre ou une réforme politique ont parfois poussé des familles entières à partir.
Par exemple :
3. Cherchez les traces dans les listes de passagers ou les registres d’immigration
Des archives existent pour retracer les traversées maritimes entre l’Italie et la Tunisie, ou vers la France. Les ports comme Marseille ou Bône (Annaba) regorgent d’archives d’arrivée.
4. Parlez avec les anciens
Parfois, la mémoire orale est le seul fil conducteur. Un accent, un plat cuisiné, une vieille photo sur un mur peuvent révéler un passé migratoire.
5. Regardez les métiers de vos ancêtres
Les artisans, pêcheurs, agriculteurs et ouvriers qualifiés étaient souvent les premiers à migrer, car leur savoir-faire était recherché ailleurs.
Explorer le parcours migratoire de mes arrière-arrière-grands-parents m’a reconnectée à des réalités plus vastes : la Méditerranée comme carrefour, l’exil comme moteur de survie, et la résilience des familles.
Ces voyages, parfois choisis, parfois contraints, ont profondément façonné nos identités. On ne migre pas sans que cela laisse une empreinte.
Comprendre les raisons de ces départs, c’est mieux comprendre d’où l’on vient… et comment nos familles se sont construites.
Raconter les migrations, c’est rendre hommage à ceux qui ont osé partir, pour offrir un avenir à ceux qui allaient naître plus tard — nous. 🌍🧬
Avez-vous des ancêtres venus d’ailleurs ? Avez-vous déjà retracé leurs parcours ?
Partagez vos découvertes et vos histoires familiales en commentaire !
Publié le : 15 avril 2025
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"Partage généalogiques"
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