Comment fais-tu pour faire un arbre généalogique ? Tu es remontée dans ton arbre jusqu’en quelle année ? Tu as des rois dans ta famille ?
Voilà à peu près les questions auxquelles j’ai droit quand je parle de ma passion pour la généalogie.
Remonter son arbre et comment s’y prendre sont généralement les actions qui intriguent le plus. On pense, à tort, que c’est compliqué… Je vous donne quelques conseils à travers cet article.
Avant de poursuivre cette lecture, il s’agit ici de conseils pour un arbre généalogique en France dans des archives françaises : les registres de l’état civil et les registres paroissiaux. De plus, ce sont mes conseils de passionnée – et non ceux d’une professionnelle.
La première étape est d’interroger les vivants !
Les parents et grands-parents (si vous avez la chance de les avoir encore à vos côtés), les oncles et tantes, les cousins et les cousines, les anciens voisins etc.
L’idéal est d’esquisser un premier arbre à la main, avec les informations collectées grâce à votre famille.
Toutes les histoires qui vous sont racontées sont précieuses. Les souvenirs des anciens, et des moins anciens, sont importants même si ils sont à vérifier par des actes ou des documents officiels.
Lorsque vous interroger des personnes pour votre généalogie, prenez des notes ou si vous avez leur autorisation, enregistrez-les, afin de pouvoir revenir sur ces différents récits.
Si vous le pouvez également, collectez des documents familiaux : actes, livret de famille, permis de conduire, photos… Tous les documents sont bons à prendre.
Pour remonter, c’est plutôt “facile”.
Sauf cas exceptionnel que sont les abandons d’enfants, tout acte de naissance possède les noms et prénoms (à minima) des parents.
Ainsi, sur votre acte de naissance se trouve les noms et prénoms de vos parents, sur celui de vos parents sont notés les noms et prénoms de vos grands-parents et ainsi de suite.
Vous saisissez l’idée ? Par ce premier acte – simple – vous pouvez d’ores et déjà construire votre arbre. Ces différentes informations sont également présentes sur l’acte de décès, plus simple à demander en mairie ou aux archives.
A minima il faut connaître le lieu de naissance (et la date de préférence) et/ou le lieu de décès (et la date de préférence également). Si vous n’avez pas de dates précises vous pouvez demander à ce que l’on fasse la recherche pour vous en mairie ou aux AD.
A partir de là, avec quelques connaissances sur le contexte de l’époque et quelques hypothèses, vous pouvez remonter une bonne partie des branches de votre arbre.
Les actes de naissance et de décès sont à demander :
Les tables décennales seront également vos alliées pour les grandes villes et si vous avez seulement des dates approximatives.
L’acte de naissance est institué après la révolution française (1789) mais débute officiellement en 1792. Sur les actes de naissance on trouve : les prénoms et noms de l’enfant, son sexe, le(s) déclarant(s) et témoin(s) de l’enfant, les parents (et quelques fois leurs âges) ainsi que les professions et le domicile.
A partir de 1897 apparaissent les mentions marginales sur les actes de naissance : mention des mariages et des divorces.
A partir de 1922 sont inclus dans l’acte de naissance de l’enfant, le lieu de naissance de ses parents.
A partir de 1945 les dates de décès sont inscrites en mention marginale et tout autre modification de l’état civil (comme la mise sous-tutelle).
Avant 1789, les actes de naissance sont les actes de baptême. C’est un membre de l’Eglise qui déclare l’enfant et non un membre de l’État civil.
Il faudra donc vous diriger vers les registres paroissiaux (et non civils) et plus précisément vers les actes de baptêmes.
Attention, avant 1789 les actes sont souvent… en latin !
Les actes de mariage sont une mine d’or également en termes d’informations sur le couple que l’on cherche, on peut y trouver :
Comme pour les actes de naissance, avant 1792 les actes de mariage sont à rechercher dans les registres paroissiaux.
L’acte de décès, qui marque la fin d’une vie et – généralement – d’une trouvaille généalogique, peut contenir les informations suivantes :
Depuis 1922, on peut voir apparaître des mentions marginales sur l’acte de décès :
Depuis 1985, la mention “Mort en déportation”.
Depuis 2012, la mention “Mort pour le service de la Nation” et la mention “victime du terrorisme”.
Comme les actes de naissance et de mariage, l’acte de décès a son équivalent dans les registres paroissiaux avant 1792 : les actes de sépulture. Actes souvent rédigés en latin et au grès du curé du coin…
Pour les hommes, le matricule militaire est un document qui apporte beaucoup d’informations : description physique, degré d’instruction, parents, et surtout les campagnes et blessures.
Il faut connaître “la classe” du soldat : elle correspond à l’année de ses 20 ans. Par exemple : pour un homme né en 1900, sa classe militaire sera 1920.
Les matricules militaires sont disponibles aux archives départementales, dans le département où le soldat a effectué son service. Selon les classes, et avec un peu de chance, vous pouvez les trouver en ligne.
Les recensements sont également des pépites généalogiques ! Dans un recensement, tout dépend des époques, mais on peut y trouver :
C’est dans les recensements que l’on peut voir aussi si des domestiques vivent chez nos ancêtres, ou inversement, si nos ancêtres sont domestiques. Les apprentis vivent également chez leur maître.
Je vous ai conseillé ces documents, qui pour moi sont essentiels, mais évidemment c’est une liste non-exhaustive ! Découvrez notre routine des archives pour en savoir plus à ce sujet.
Même si en 2021 une grande majorité des documents sont accessibles en ligne, il vous faudra tout de même faire des demandes en mairie ou aux AD pour la période moderne (à peu près 1920 à nos jours). Sachez que tous les documents ne sont pas toujours communicables :
La numérotation de Sosa-Stradonitz partage les généalogistes : soit on l’utilise, soit elle nous embrouille !
Pour ma part, je l’utilise ! Elle consiste à attribuer un numéro unique à chaque ancêtre ascendant.
Il faut mettre en premier (1) la personne racine, puis à partir de cette racine, tous les nombres pairs seront les pères et tous les nombres impairs seront les mères.
C’est essentiel, n’attendez pas de remonter jusqu’en 1732 pour vous dire “j’ai beaucoup trop de documents ! Où est-ce que j’ai mis l’acte de mariage de…”
Pour ma part, je classe l’ensemble de mes trouvailles et documents par numéro SOSA, puis par date, ce qui donne pour un cas “classique” :
Pour un cas plus spécifique, je peux classer mes documents selon :
Je tiens également un fichier Excel pour savoir quels documents je possède et lesquels sont manquants.
La généalogie, c’est avant tout faire des hypothèses et les valider (ou non ).
Si votre ancêtre est né à Orange en 1850, il y a de fortes chances pour que son père soit né à Orange – ou dans un village alentour. Ou encore que ses parents, s’ils sont jeunes dans l’acte de naissance, se soient mariés à Orange ou aux alentours.
La piste est à vérifier, même si aux premiers abords, on y va un peu à “tâtons”
Autre exemple d’hypothèse récurrente : dans les actes de mariages, on peut voir si les parents sont décédés ou non. Dans le cas d’un parent décédé, on peut réduire la recherche de son décès à avant la date du mariage de son enfant.
N’hésitez pas à recouper les documents et les dates.
Relisez les sources (actes et documents) plusieurs fois et à différents moments : je m’étonne encore quelques fois d’être passée à côté de certaines informations dans des actes.
Si vous trouvez des informations en ligne par l’arbre d’une tierce personne, vérifiez toujours cette source et essayez de trouver le document.
Conservez les sources (côtes des archives, liens URL etc.) quand vous aurez besoin d’y revenir dessus, vous serez heureux d’avoir lu ce conseil 🙂
Chaque détail est important !
Un témoin peut être un membre de la famille.
Un prénom peut se présenter sur plusieurs générations pour une raison : la cime de l’arbre est le premier à porter ce prénom.
Les parrains et marraines des actes de baptêmes peuvent être des membres de la famille.
Notez même vos pensées et hypothèses, sur lesquelles vous reviendrez peut-être.
Dessinez des arbres : quand je me focalise sur une famille, je dessine l’arbre de celle-ci. Rien ne vaut un arbre sous les yeux pour y voir plus clair.
Pour ma part j’utilise Filae et Généanet pour mes recherches (que je recoupe toujours avec les archives).
Les archives en ligne et Gallica sont mes (meilleures) amies !
Pour faire mon arbre et stocker mes documents, j’utilise le logiciel Hérédis.
Je vous conseille de vous documenter sur les contextes historiques de vos ancêtres : épidémies, guerres, avancés médicales etc. Je possède pour ma part ce livre sur le sujet :
Vous aurez rapidement besoin d’un convertisseur de calendrier grégorien à républicain, j’utilise celui-ci : convertisseur calendrier grégorien/républicain
Les actes de décès sont communicables à tout moment par n’importe quelle personne, je me sers beaucoup de ce site : https://www.deces-en-france.fr/ qui recensent les décès de 1970 à de nos jours.
J’espère vous avoir donné de bonnes pistes pour débuter votre généalogie ! Attention, quand on débute sa généalogie… on ne s’arrête plus !
Les conseils de la fin : patient et curieux, tu seras !
Deux jeunes femmes, l'une dans le sud-ouest l'autre dans le sud-est de la France, avec une passion commune : la généalogie ! Le nez dans les archives et les anciens journaux ! Sans oublier la tête plongée dans les livres d'Histoire en tout genre ! Curieuses et Sherlock sur les bords, nous voilà parties depuis quelques années sur l'histoire de nos ancêtres...
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Les morts sont des invisibles, ils ne sont pas des absents. Saint-Augustin
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