Vous avez des herboristes dans votre arbre ou tout simplement vous vous interrogez sur ce métier, qui avouons-le, a un côté « mystérieux “ ? Je tente d’éclaircir quelques points à propos des herboristes à travers cet article.
L’herboriste peut être autant un homme ou une femme, toute tranche d’âge confondue.
L’herboriste n’a pas le droit de composer et de vendre des médicaments, il se soumet à une amende si jamais il enfreint la loi. Peut ouvrir une herboristerie celui qui a obtenu son certificat. L’herboriste est définit comme une personne qui peut vendre des “plantes médicinales indigènes, fraîches ou sèches.”
Après 1941, l’herboriste va souvent élargir son métier (et sa boutique) à d’autres horizons : optique, sage-femme etc.
En ce qui concerne la vente de plante et le certificat, tout débute en 1803 et plus précisément avec la loi du 21 Germinal, an XI de la République.
L’article 32 donne le ton à propos des pharmaciens, ils sont les seuls à pouvoir vendre des préparations médicinales, autrement dit des médicaments. Ils “ne pourront livrer et débiter des préparations médicinales ou drogues composées quelques que d’après la prescription qui en sera faite par des docteurs en médecine ou en chirurgie ou par des officiers de santé et sur leur signature […]” complété par l’article 33 “Les épiciers et droguistes ne pourront vendre aucune composition ou préparation pharmaceutique, sous peine de cinq cents francs d’amende. Ils pourront continuer de faire le commerce en gros des drogues simples sans pouvoir néanmoins en débiter aucune au poids médicinal”.
En somme, vous avez saisi l’idée : la République écarte petit à petit les épiciers, droguistes et autres vendeurs à la sauvette de la vente de plantes et préparations médicinales et toutes actions qui s’y rapportent. La loi est formelle avec l’article 36 “Tout débit au poids médicinal, toute distribution de drogues et préparations médicamenteuses sur des théâtres ou étalages, dans les places publiques, foires et marchés, toute annonce et affiche imprimée qui indiquerait des remèdes secrets sous quelque dénomination qu’ils soient présentés, sont sévèrement prohibés. […]”
Et nos herboristes avec leur certificat dans tout ça ? L’article 37 en parle enfin : “Nul ne pourra vendre, à l’avenir, des plantes médicinales indigènes, fraîches ou sèches, ni exercer la profession d’herboriste, sans avoir subi auparavant, dans une des écoles de pharmacie ou par devant un jury de médecine, un examen qui prouve qu’il connaît exactement les plantes médicinales, et sans avoir payé une rétribution qui ne pourra excéder cinquante francs à Paris et trente francs dans les autres départements pour les frais de cet examen. Il sera délivré aux herboristes un certificat d’examen par l’école ou le jury par lesquels ils seront examinés ; et ce certificat devra être enregistré à la municipalité du lieu où ils s’établiront.”
L’arrêté du 25 thermidor de l’an XI complète la loi du 21 germinal de l’an XI et met en place ce certificat d’aptitude et cadre les herboristes. Les postulants étudient à l’école de pharmacie. Le jury pour le certificat est composé majoritairement de pharmacien, mais aussi de professeurs de botaniques. Le rôle des pharmaciens dans l’histoire des herboristes ne s’arrête pas là : ils ont pour mission de visiter les herboristes qui exercent au moins une fois par an.
Si vous avez un herboriste dans votre famille qui tenait une herboristerie, alors il a forcément obtenu son certificat !
Pour faire simple :
Le médecin a un doctorat, le pharmacien a un diplôme et l’herboriste a un certificat.
Pour être pharmacien et médecin, il faut à minima avoir obtenu le baccalauréat à la différence du certificat d’herboriste qui demande peu de formation scolaire.
A partir du 1er août 1879, la réussite d’un examen préparatoire est exigée lors de l’inscription au certificat. Cet examen préparatoire est composé de lecture, d’orthographe, d’une dictée, de problèmes arithmétiques et de notions sur le système métrique. Toutes ces notions rappellent le certificat d’étude primaire. Si le futur étudiant présente son certificat d’étude primaire, il est alors dispensé de l’examen préparatoire.
Il s’agit tout simplement du certificat obtenu. Les herboristes qui ont obtenu leur certificat dans une école supérieure de pharmacie sont considérés comme des herboristes de 1ère classe et peuvent exercer sur tout le territoire. A contrario, les herboristes qui ont obtenu leur certificat dans une école préparatoire de pharmacie seront des herboristes de 2nd classe et ne pourront exercer que dans le département dans lequel ils ont étudié et obtenu leur certificat.
1941 : Le gouvernement de Vichy par la loi du 11 septembre 1941 supprime le certificat d’herboristerie. Les herboristes ayant reçu leur certificat avant cette date peuvent exercer le métier d’herboriste jusqu’à leur mort. Cependant, la loi est claire : plus aucun herboriste ne recevra de certificat.
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Publié le : 9 novembre 2021
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